lundi 13 mars 2017

Control de qualité au laboratoire de biochimie médicale




RESUME 


 Le contrôle de qualité dans un laboratoire d’analyses médicales est le processus statistique utilisé pour contrôler et évaluer le processus analytique.
Cette étude avait pour objectif  d’évaluer le système de contrôle interne de qualité au laboratoire de biochimie de l’Hôpital d’Instruction des Armées, Centre Hospitalier Universitaire (HIA-CHU) de Cotonou.
 Pendant 30 jours, un échantillon du sérum de contrôle normal était introduit dans la série d'analyse journalière. Les résultats issus de cette étude sont les suivants :
-       Le plus faible taux d'acceptation des séries journalières sans correction étaient de l'ordre de 83,33% pour le magnésium, 96,66% pour les triglycérides et de 100% pour la TGP.
-       Après application des règles de Westgard, le taux global d'acceptation des séries journalières a été de 90% pour le dosage par colorimétrie  (magnésium) de 96% pour le dosage cinétique en point final (triglycérides) et de 100% pour le dosage cinétique (TGP).
-       Les valeurs moyennes des résultats de dosage du sérum se situent à l'intérieur de la limite de confiance de la moyenne plus ou moins un écart type
Il ressort de cette étude que les résultats  du laboratoire de biochimie de l’hôpital d’instruction des armées ont atteint un seuil de précision et d'exactitude acceptable et donc il présente une bonne performance concernant le les dosages de biochimie par la méthode colorimétrique, enzymatique en point final et enzymatique cinétique. Néanmoins cette qualité peut être améliorée.

Mots clés : contrôle, qualité, interne,
        laboratoire


Quality control in a medical analysis laboratory is the statistical process used to monitor and evaluate the analytical process.
The aim of this study was to evaluate the internal quality control system in the laboratory of biochemistry of the Armed Forces Instruction Hospital, University Hospital Center (HIA-CHU) in Cotonou.
 For 30 days, a sample of the normal control serum was included in the daily analysis series. The results of this study are as follows:
- The lowest acceptance rate of the uncorrected daily series was 83.33% for magnesium, 96.66% for triglycerides and 100% for GTP.
- Following the application of the Westgard rules, the overall acceptance rate for the daily series was 90% for the 96% colorimetric (magnesium) assay for the end point (triglyceride) kinetic assay and 100% for the assay (GTP).
- Mean values ​​of serum assay results are within the confidence limit of the mean plus or minus one standard deviation
It emerges from this study that the results of the laboratory of biochemistry of the hospital of instruction of the armies reached a threshold of accuracy and of acceptable accuracy and therefore it has a good performance regarding the assays of biochemistry by the colorimetric method, Enzymatic end point and kinetic enzymatic. Nevertheless this quality can be improved.



Keywords: control, quality, internal,
                    laboratory

 


























INTRODUCTION



         Le médecin, pour diagnostiquer certaines pathologies, doit déceler les signes cliniques en procédant par la démarche classique suivante: interrogatoire, observation, palpation, auscultation du patient. Pour d'autres pathologies cependant, le diagnostic de certitude ne peut être établi par les seuls moyens ci-dessus cités. Le médecin a dans ces cas de figure recours à d'autres moyens diagnostiques que sont les examens biologiques effectués par les laboratoires d'analyses biomédicales (LABM). Ces Laboratoires occupent donc une place importante dans le système de santé d'un pays et constituent des instruments au service de la santé publique.
Vu l'importance des laboratoires d’analyses biomédicales, les activités réalisées en leur sein doivent toujours se faire dans le respect des normes juridiques et déontologiques. C’est à dire sous la surveillance stricte du biologiste qui est habileté à garantir la qualité des actes et des résultats délivrés.
 Ce faisant, la qualité de ces résultats lui a toujours constitué une préoccupation majeure. Ce dernier, à cet égard, a pour souci permanent de garantir la fiabilité des résultats conformément à ses obligations vis à vis de ses confrères et de ses patients. L'enjeu de la recherche de la qualité par le  laboratoire, est donc la fidélisation des clients et une bonne image de marque. Cette qualité résulte de l'adéquation entre les moyens mis en œuvre par le laboratoire dans les processus opératoires, et les informations attendues par le médecin prescripteur. Ainsi, le contrôle de qualité intra laboratoire ou contrôle de qualité interne, est un outil méthodologique de contrôle régulier des performances analytiques. Il a pour intérêt la validation des séries de dosage, l'analyse des causes de variabilité des résultats d'un dosage et la sélection des meilleures méthodes de dosages.
La présente étude vise à évaluer le système de contrôle interne de qualité du laboratoire de biochimie de l’Hôpital d’Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire (HIA-CHU) de Cotonou.
Spécifiquement il s’est agi :
·       d’identifier le système d'assurance qualité existant au LABM de L’HIA-CHU de Cotonou,
·       d’examiner le contrôle des dosages colorimétrique, enzymatiques cinétique et enzymatique en point final en utilisant respectivement les résultats journaliers du Magnésium, de la transaminase glutamo-pyruvique et des triglycérides relevés sur les échantillons de contrôle.
Le présent document à été rédigé en dehors de l’introduction et de la conclusion en trois chapitres essentiels. Le premier aborde des notions sur le contrôle interne de qualité. Dans le deuxième chapitre, le matériel et les méthodes ont été décrits. Le dernier chapitre présente les résultats et le commentaire.






















 











1.1.    Laboratoire d'analyses de biologie médicale

1.1.1 Définition

1.1.1.1   Analyses de biologie médicale

Les analyses de biologie médicale sont les examens biologiques qui concourent au diagnostic, au traitement ou à la prévention des maladies humaines ou qui font apparaître toute autre modification de l'état physiologique, à l'exclusion des actes d'anatomie et de cytologie pathologiques exécutés par les médecins spécialistes de cette discipline (GBEA, 2002).

1.1.1.2   Laboratoire d'analyses de biologie médicale

Le laboratoire d'analyses de biologie médicale est  une structure de santé spécialisée dans la réalisation des examens biologiques. Il concourt ainsi au diagnostic, au traitement ou à la prévention des maladies humaines ou animales. Le LABM permet également de mettre en évidence toute autre modification de l'état physiologique ou du fonctionnement biologique (GBEA, 2002)
Les pathologies humaines étant nombreuses et diversifiées, le laboratoire d'analyses de biologie médicale va, pour une raison d'efficacité, se scinder en plusieurs secteurs, chacun ayant son domaine d'application propre.
Ainsi, tout LABM doit constituer les sections suivantes:
Hématologie, Parasitologie Mycologie, Bactériologie Virologie, Immunologie et la Biochimie.

1.1.1.3        Laboratoire de Biochimie clinique

La biochimie clinique est une discipline médicale qui consiste en la mesure, l'interprétation, l'étude de l'évolution de l'état physico-chimique chez l'homme sain ou malade et qui contribue à fournir une explication physiopathologique de la maladie et par-là, à aider la prophylaxie, le diagnostic, la thérapeutique, le pronostic (Tahi, 2003).

1.1.1.3   La qualité

La qualité est l'aptitude d'un produit à satisfaire les besoins exprimés  ou implicites de l'utilisateur. Dans le domaine de la biologie médicale, c'est l'adéquation entre les moyens mis en œuvre et les informations attendues par le médecin prescripteur, ainsi que les attentes du patient (GBEA, 2002).

1.1.1.4   Assurance qualité

«Elle est l'ensemble des actions préétablies et systématiques nécessaires pour qu'un produit ou un service satisfasse aux exigences de qualité ». Dans le domaine de la biologie médicale, l'assurance de la qualité permet de maîtriser l'organisation des tâches conduisant à la qualité et couvre notamment les temps analytique, analytique et post-analytique.
L'assurance de la qualité vise à la fois des objectifs internes et externes. La qualité ne dépend pas seulement de l'analyse proprement dite, mais de l'organisation générale du laboratoire, de la qualification et de la motivation du personnel et du respect des procédures opératoires lors des différentes étapes de l'exécution des examens: pré-analytiques, analytiques et post-analytiques (GBEA, 2002).

1.2  Système d'assurance qualité au laboratoire de biologie médicale.


1.2.1  Historique

1.2.1.1 Les premiers pas de la qualité

La notion de responsabilité médicale (article 218) prévoyant que: si un médecin opère un homme pour blessure grave avec une lancette de bronze et cause la mort de l'homme ou s'il ouvre un abcès à l'œil d'un homme avec une lancette de bronze et détruit l'œil de l'homme, il aura les doigts coupés.
Au XV siècle avant J-C, les égyptiens pratiquaient le contrôle du travail des tailleurs de pierre par des inspecteurs indépendants.

1.2.1.2 Formalisation de la qualité


En1926, l'Association française de normalisation (Afnor) fut créée, ainsi que la Fédération internationale des associations nationales de normalisation (OSA), ancêtre de l'ISO (International Organisation for Standardisation) qui entrera en fonction le 23 février 1947.
En 1951, le TQC (Total Quality Control) publié par Annand Vallin Feigenbaum, constitue le premier ouvrage traitant de maîtrise totale de la qualité.
En 1962, Kaou Tshikawa (1915-1989) édite un manuel sur la maitrise de la qualité. Il travaille sur les méthodes de résolution de problème, et notamment sur les sept outils de la qualité dont le plus connu est le diagramme cause-effet, appelé aussi diagramme d'Ishikawa (Tahi, 2003).
En 1979, l'ISO lance une étude de normes internationales d'assurance de la qualité. Les normes de la série ISO 9000 naissent en 1987. Elles seront révisées une première foisen1994, et une deuxième fois en décembre 2000.
La qualité a donc traversé les siècles. Les démarches méthodologiques qui la composent ont évolué du simple contrôle a posteriori de la qualité au management de l'entreprise par la qualité.
Mais que cachent  en réalité les mots «Qualité »? «Assurance de la qualité» ?...

1.2.2  Contrôle de qualité interne (CQI)

1.2.2.1        Origine et principe du Contrôle de Qualité Interne (CQI)

Les  systèmes  de  CQI  des  analyses  quantitatives   utilisent  des  statistiques  gaussiennes,  ils supposent une distribution normale des résultats et établissent des valeurs cibles et des limites  acceptables. Dès l’année 1924, les bases du contrôle de qualité sont posées aux Etats-Unis dans une note interne  rédigée par W. A. Shewhart alors employé au sein du premier département d’assurance de la qualité qui venait d’être créé par la société Western Electric.  Ce  document  fondateur  décrit  un  procédé statistique de contrôle de la qualité des produits manufacturés, les données recueillies étant reportées sur des cartes de contrôles. Dès 1947, Belk et Sunderman signalent la grande dispersion des résultats obtenus par différents laboratoires sur des échantillons provenant d’un même spécimen biologique. En 1950, pour une meilleure maîtrise de la qualité des  analyses quantitatives, Levey et  Jennings (Levey et  Jennings, 1950) préconisent d’associer à l’emploi de matériaux de contrôle des cartes de contrôle dans les LABM. Cet emploi est rapidement adapté par Henry et Segalove afin d’utiliser des observations individuelles. La simple observation visuelle des cartes de contrôle de Shewhart  apporte  de  précieux  renseignements mais leur interprétation demeure subjective et elles sont  peu  sensibles  aux  dérives  modérées.  En  1977, afin de faciliter la détection précoce des dérives, Westgard, Groth, Aronsson et de Verdier ont proposé de compléter les cartes de Shewhart par la méthode des  sommes  cumulées  CUSUM  (cumulated sum)  (Westgard et coll., 1950). Cette proposition intéressante n’a pu alors être retenue du fait d’un maniement trop délicat en l’absence d’outil informatique. Dans une série d’articles de 1977 à 1981, Westgard se  penche  sur  un  ensemble  de  critères  de  décision d’ordre statistique, l’objectif étant de pouvoir prendre des  décisions  immédiates,  plutôt  que  de  pratiquer des études rétrospectives sur une vingtaine ou plus d’observations antérieures. Au tout début des années 1980,
Westgard propose des règles de contrôle (dites de sensibilisation) telles qu’il y ait une faible probabilité de rejets intempestifs des séries analytiques et une probabilité élevée de détection des erreurs systématiques ou aléatoires, un taux de rejet inférieur à 5 % semblant un objectif souhaitable.
L’exploitation des résultats obtenus avec ces matériaux de contrôle se fait :
- au fur et à mesure de leur analyse, à l’aide de cartes de contrôle, informatisées ou non, permettant, si les critères appropriés  sont remplis, que les séries de spécimens de patients dans lesquelles ils sont inclus, puissent être validées analytiquement selon les exigences du GBEA (GBEA, 2002) ;
- à la fin de chaque mois, par exemple, par le calcul statistique rétrospectif de la moyenne des valeurs obtenues (m), de leur écart-type (s) et du coefficient de variation (CV), ce qui permet de déterminer la fidélité  intermédiaire  (reproductibilité  intra-laboratoire) et éventuellement la justesse obtenues et de s’assurer de la maîtrise de la méthode et de l’instrument par rapport à des exigences préétablies en fonction des performances analytiques antérieures ou de mettre en évidence une éventuelle perte de fidélité, perte de justesse ou dérive du système analytique ;
-  sur  une  longue  période  de  plusieurs  mois    par  le calcul de la fidélité intermédiaire qui inclut alors de nombreuses composantes de l’incertitude de mesure et peut être utilisée pour la détermination de l’incertitude élargie (Giroud et coll., 2007) laquelle, selon la norme NF EN ISO devrait être associée au résultat du patient chaque fois que cela est nécessaire.

1.2.2.2 Démarche en contrôle de qualité interne

L’analyse des matériaux de contrôle doit être effectuée dans les mêmes conditions que celles appliquées aux spécimens biologiques (Journal Officiel de la République Française du 11 décembre 1999). Pour ce fait, la démarche en contrôle qualité des examens biochimiques réalisés dans un laboratoire de biologie médicale est la suivante :
·        Le choix des matériaux de contrôle : Les matériaux de contrôle utilisés pour les contrôles de qualité doivent répondre à certaines caractéristiques qui ont été inventoriées par Bowers (Bowers et col., 1977) : matrice aussi proche que possible de celle des spécimens de patients ; lots assez importants et assez stables pour pouvoir être utilisés pendant au moins une année (pour les CIQ) ; homogénéité à l’intérieur du même lot ; concentrations choisies en fonction des intervalles de référence, proches des seuils de décision clinique ou éventuellement tenant compte des limites de détection ou de linéarité des méthodes utilisées.
·       Le choix de la fréquence des contrôles et du positionnement des spécimens de contrôle : Les matériaux de contrôle doivent être utilisés à l’intérieur de chaque série analytique. Cette définition permet de rapporter la série analytique à un lot de spécimens de patients, un nombre précis d’analyses effectuées ou une durée spécifique qui, le plus souvent, ne devrait point excéder 24 h.
·       La détermination des valeurs cibles et des écart-types acceptables : Les valeurs de limites acceptables éventuellement indiquées par le fournisseur doivent être considérées comme une indication et ne doivent pas être utilisées pour interpréter les résultats de CIQ au quotidien (Giroud et col., 2010). Il appartient donc au laboratoire de définir ses propres tolérances (bornes) pour chaque contrôle mis en œuvre, en adéquation avec les performances analytiques du laboratoire.
·       La vérification de la fidélité et de la justesse obtenues : Elle est réalisée au moyen des cartes de contrôle telles que la moyenne, l’écart-type, le coefficient de variation, le biais et le coefficient de récupération.
·       L’Analyse et l’interprétation des résultats de contrôle obtenus : Cette étape dans la démarche en contrôle qualité dans un laboratoire analytique de biochimie utilise comme outils interprétatifs la courbe de LEVEY-JENNINGS (tracée à partir des résultats obtenus) et les règles de WESTGARD appliquées à la courbe ainsi obtenue.
·       La mise en place d’actions correctives et préventives : Cette étape est envisagée en cas de conclusion remettant en cause la qualité des procédures analytiques mises en examens lors du contrôle de qualité. Il est donc nécessaire d'examiner les graphiques de Levey-Jennings ; de rechercher une éventuelle erreur grossière ; puis, selon le type de règle enfreinte ou l’aspect des cartes de contrôle, de rechercher les causes d’une erreur aléatoire ou d’une erreur systématique constante ou proportionnelle (Alpert et col., 2000)

1.2.2.3 Evaluation et interprétation des résultats de contrôle de qualité

Une fois les résultats de contrôle obtenus, ils sont traités suivant les données individuelles et celles collectives des mesures faites sur le matériel de Contrôle. Les  limites  acceptables reconnues  sont  habituellement  ±  2  écarts-types  comme niveau  d’avertissement  et   ±  3  écarts-types  comme niveau  de  mesure  à  prendre (Westgard et James , 2010). Les  cartes  de  contrôles  sont  exploitées  en  utilisant  des  règles  permettant  d'identifier  et d'anticiper des variations aléatoires ou systématiques : c'est le cas des règles de Westgard qui peuvent être utilisées en association sous forme de multi-règles. Ces règles sanctionnent trois décisions :
3       Les résultats du CQ sont conformes (c’est-à-dire les résultats de patients peuvent être délivrés).
4       Avertissement: signifie que les valeurs mesurées peuvent être utilisées mais que les mesures ou les séries suivantes sont soumises à des règles particulières.
5       Alarme: les résultats de CQ sont non conformes. Les résultats des échantillons des patients, mesurés dans cette série d’analyses, sont inutilisables. L’erreur doit être recherchée et supprimée puis toute la série de mesure, y compris le contrôle de qualité, sont à répéter.

1.2.2.4 Les outils du contrôle de qualité interne

La moyenne

La moyenne [M]  est une grandeur tenant le milieu entre plusieurs autres grandeurs que l’on rapproche. Pour calculer la moyenne d’un niveau de contrôle spécifique, faire la somme de toutes les valeurs recueillies pour ce contrôle. Ensuite, diviser la somme de ces valeurs par le nombre total des valeurs (Greg Cooper, 2010).

L’écart-type

L’écart-type [ET] est un paramètre qui quantifie la dispersion des valeurs entre elles (c’est-à-dire les valeurs de CQ). L’écart-type est calculé pour les contrôles à partir des mêmes

Limites de décision

Les limites de décision sont établies en utilisant la moyenne et l’écart-type. Ces limites sont utilisées pour valider ou invalider un résultat de contrôle. Les limites de décision sont établies avec M±1ET, M±2ET et M±3ET. (Greg Cooper, 2010).

La courbe de Levey-Jennings

La courbe de Levey-Jennings est une courbe utilisée dans plusieurs domaines lors des contrôles de qualité. Elle permet de révéler d’éventuelles erreurs se trouvant dans le système analytique et qui n’étaient pas remarquables. Elle est très importante pour le contrôle de qualité dans les laboratoires de biologie médicale. Pour créer le graphique de Levey-Jennings, il faut utiliser la moyenne et l’écart-type obtenu avec les résultats journaliers du contrôle. Un graphique de Levey-Jennings est créé pour chaque paramètre. Les données du contrôle de qualité quotidiennes sont tracées sur ce graphique, ce qui permet au laboratoire de contrôler la précision de ses procédures de tests (Sergine Lapointe, 2011).
Quand un processus analytique est sous contrôle, environ 68% des valeurs de CQ sont comprises entre ± 1ET (écart-type). De la même manière, 95,5% des valeurs de CQ sont comprises entre ± 2ET par rapport à la moyenne. Environ 4,5% de toutes les données seront en dehors des limites de ± 2ET quand le processus analytique est sous contrôle. Environ 99,7% de toutes les valeurs de CQ sont comprises entre ± 3ET par rapport à la moyenne. Certains laboratoires considèrent que toute valeur de contrôle en dehors des limites ± 2ET est hors contrôle. Ils décident incorrectement que les échantillons de patients et les valeurs de CQ ne sont pas valides. Une série analytique ne devrait pas être rejetée si une seule valeur de contrôle est en dehors des limites ± 2ET de CQ et à l’intérieur des limites ± 3ET de CQ. Les laboratoires qui utilisent les limites ± 2ET rejettent trop fréquemment de bonnes séries. Cela signifie que d’une part, les échantillons de patients sont retestés inutilement et que d’autre part  des intrants sont gaspillés et que les résultats de patients prennent du retard inutilement (Greg Cooper, 2010).

 Les règles de Westgard

Le système de Westgard comporte six règles élémentaires. Ces règles sont utilisées individuellement ou en combinaison afin d’évaluer la qualité des séries analytiques.
·                   Règle 12ET
C’est une règle d’alarme qui est violée lorsqu’une seule valeur de contrôle est en dehors des limites de ± 2ET. Elle est en général considérée comme avertissement et non pas comme critère de rejet d'une série. Cette règle signale simplement qu’une erreur aléatoire ou systématique peut être présente dans le système analytique (Greg Cooper, 2010).
·                   Règle 13ET
Cette règle détecte les erreurs aléatoires inacceptables et peut aussi indiquer le début d’une erreur systématique importante. Tout résultat de CQ en dehors des ±3ET viole cette règle (Cooper, 2010).
·                   Règle 22ET
Cette règle détecte uniquement les erreurs systématiques. Elle est violé quand  deux résultats de CQ consécutifs sont supérieurs à 2ET et se retrouvent du même côté de la moyenne (Cooper, 2010).
·        RègleR4ET
Cette règle détecte uniquement les erreurs aléatoires et s’applique seulement à la série en cours. S’il y a au moins une différence de 4ET entre les valeurs de contrôle dans une seule série, la règle est violée pour cause d’erreur aléatoire (Greg Cooper, 2010).
·        Règle 31ET
Cette règle est violée lorsque trois(3) résultats consécutifs et supérieurs à 1ET se retrouvent du même côté de la moyenne. Elle détecte les erreurs systématiques (Greg Cooper, 2010).
·        Règle 41ET
Cette règle est violée lorsque quatre(4) résultats consécutifs et supérieurs à 1ET se retrouvent du même côté de la moyenne. Elle détecte les erreurs systématiques (Greg Cooper, 2010).
·        Règle 7x 8x 9x 10x 12x
Ces règles sont enfreintes lorsqu’il y a 7ou 8 ou 9 ou 10 ou 12 résultats de contrôle du même côté de la moyenne, indépendamment de l’écart-type.
Pour un contrôle, les infractions indiquent un biais systématique  (Greg Cooper, 2010).

1.2.2.5 Recherche et traitement des causes de rejet, actions correctives

En cas de rejet, il est nécessaire :
• d'examiner  les  graphiques  de  Levey-Jennings des résultats des deux spécimens de contrôle;
• de rechercher une éventuelle erreur grossière ;
• puis, selon le type de règle enfreinte ou l’aspect des cartes de contrôle, de rechercher les causes d’une  erreur  aléatoire  ou  d’une  erreur  systématique  constante  ou  proportionnelle.

- Erreurs grossières

Elles peuvent être dues à :
-              une erreur sur le matériau de contrôle (changement de lot, erreur de positionnement) : d’autres analytes sont alors perturbés dans le même sens ou en sens contraire ;
-              une  mauvaise  reconstitution  du  spécimen  de contrôle,  suite  à  un  problème  de  pipetage  (erreur de volume, pipette déréglée, non contrôlée, erreur de liquide de reconstitution): les résultats de tous les analytes varient alors dans le même sens ;
-              une  mauvaise  conservation  du  spécimen  de contrôle (chute des concentrations de glucose et de bilirubine, augmentation pour les autres analytes) ;
-              la congélation ou la décongélation du spécimen de contrôle : vérifier avec un spécimen frais;
-               la préparation ou le positionnement d’un réactif ;
-               la reconstitution, le positionnement ou le changement de lot d’un étalon de travail ;
-              le paramétrage de l’analyse.

- Les erreurs aléatoires

Elles sont le plus souvent détectées par la violation des règles 1.3s et R.4s : souvent le résultat d’un seul spécimen de contrôle est hors des limites d’acceptabilité,  les  résultats  des  deux  spécimens de contrôle n’évoluent pas de manière parallèle ou dans le même sens. Les erreurs aléatoires peuvent concerner :
-  l’opérateur : exécution  incorrecte  du  processus de mesure ou maintenances de l’instrument non respectées ;
-  les réactifs : changement de lot ou détérioration du réactif lors du stockage ou de l’emploi ;
-  les  instruments  :  dérèglement  du  système  de prélèvement,  du processus de mélange du milieu réactionnel  (agitateurs),  du  photomètre  (lampe, filtre, trajet optique, cuves sales) ; il peut être nécessaire d’avoir recours au service après-vente de l’instrument pour mettre en évidence ces dysfonctionnements ;
-  Les  spécimens  de  contrôle  (erreurs grossières) ;

- Les erreurs systématiques

Ces erreurs sont le plus souvent mises en évidence par la violation des règles 2.2s, 4.1s et 10x. Les résultats des deux spécimens de contrôle évoluent de manière parallèle ou dans le même sens.
• L’erreur  systématique  peut  être  constante :  les deux  spécimens  de  contrôle  présentent  un  biais (valeur observée – valeur cible) de même signe et de même grandeur. Il est nécessaire de vérifier :
- le réactif, son aspect, sa date de péremption, sa stabilité, les conditions de préparation et de stockage; si nécessaire il faut recharger en réactif neuf, ré-étalonner et contrôler l’étalonnage ;
- les conditions opératoires de la réaction: température (hémostase), pression barométrique (gaz du sang) ;
- la nature du blanc de la réaction.
• L’erreur systématique peut être proportionnelle : les résultats des deux spécimens de contrôle présentent un rapport de même signe et de grandeur proportionnelle. Le plus souvent l’étalonnage est concerné et il est nécessaire de s’assurer que :
- l’étalon de travail est relié à l’étalon international lorsqu’il existe ;
- le titre de l’étalon de travail a été judicieusement choisi en fonction de la technique utilisée et qu’il a été correctement programmé (sinon ré-étalonner et contrôler l’étalonnage) ;
- l’étalon de travail a été correctement conservé et reconstitué  (solvant,  pipette,  délai) : observer  la valeur et l’évolution du signal ;
- la valeur cible des cartes de contrôle a été judicieusement choisie. Il ne faut introduire un facteur de correction qu’en dernier recours.
Il  est  nécessaire  d’évaluer  si  les  analyses  des  patients obtenues depuis le précédent contrôle correct ont été significativement affectées d’un point de vue clinique et dans l’affirmative de recommencer ces analyses. Les  mesures  à  prendre  exigées  par  le  GBEA  en cas  d’anomalies  constatées  sont  non  seulement des corrections immédiates mais aussi des actions correctives afin d’assurer la maîtrise métrologique et d’éviter que les anomalies ne se renouvellent.

-         Incertitude de mesure

Tout résultat d’analyse est affecté d’une incertitude de mesure que «le laboratoire doit déterminer chaque fois que cela est pertinent et possible» ; en effet, celle-ci caractérise la dispersion des valeurs qui pourraient raisonnablement être attribuées à ce résultat. Elle peut être exprimée par un écart-type.
On l’appelle incertitude composée, car elle comprend de multiples composantes,  dénommées incertitudes-types, dont les plus importantes doivent être prises en compte : incertitude sur la valeur attribuée à l’étalon de travail, incertitudes-types relatives aux  conditions environnementales, changements de manipulateurs, aspirations et dilutions de réactifs et spécimens, mesure du  signal,  numérisation  des  données,  température, etc. La détermination de chacune de ces composantes selon la méthode recommandée par le «Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure» étant excessivement compliquée, on s’achemine  vers la prise en compte de l’incertitude sur la valeur de l’étalon de travail que devrait fournir le fabricant et sur la reproductibilité au long cours obtenue lors du CQI qui intègre la plupart des autres composantes importantes de l’incertitude-type composée relative à la phase analytique (Giroud et coll., 2007).
La variabilité pré-analytique due aux modes de prélèvement, de transport, de décantation, de centrifugation, de conservation doit être minimisée par la mise en  œuvre  de  procédures  standardisées  rigoureuses et, compte tenu du faible nombre d’études quantitatives, il semble pour l’instant préférable de ne pas la prendre en compte dans l’expression de l’incertitude de mesure proprement dite bien que souvent elle ne soit pas négligeable. Il en va de même, pour d’autres raisons, pour les variations biologiques intra et interindividuelles (GIROUD et coll., 2007).

1.2.2.6 Critères de performance d’un laboratoire

Selon le  type  de  méthode et la catégorie  de matériaux  de contrôle  utilisés,  le contrôle de qualité  renseigne  sur  les  indicateurs  de performance tels la fidélité, la justesse et l’exactitude.

 La fidélité

La fidélité se définit comme l’étroitesse de l’accord entre les valeurs mesurées obtenues par des mesures  répétées  du  même  objet  ou  d’objets  similaires dans  des  conditions  spécifiées (VIM, 2007). Elle  s’exprime  généralement  de  façon  numérique  par  l’écart-type,  la  variance ou  le  coefficient  de  variation.  Elle  sert  à  définir  la répétabilité, la fidélité intermédiaire et la reproductibilité de  mesure. Elle mesure l'erreur aléatoire liée à une procédure  analytique.
·     La répétabilité est une expression de la fidélité de la méthode lorsque celleci est reprise dans les mêmes conditions de réalisation, après un court intervalle de temps. Les conditions telles que même analyste, même système de  mesure,  même  méthode,  même  lieu,  courte  période de temps doivent donc être respectées. La dispersion des résultats en de telles conditions représente la plus petite dispersion qu’un analyste puisse obtenir.
·     La  reproductibilité  correspond  à  l’étroitesse  de  l’accord  entre  les  résultats  individuels  obtenus  sur  un même  objet  ou  des  objets  similaires  soumis  à  l’analyse en  faisant  varier  au  moins  un  des  éléments  suivants : l’analyste, le système de mesure, la méthode, le lieu (VIM, 2007). On utilise la notion de reproductibilité quand un échantillon est analysé sous des conditions variées.
·     D’après le Vocabulaire International de Métrologie (VIM, 2012.) la fidélité intermédiaire, jusqu’ici souvent dénommée reproductibilité intra-laboratoire, est l’étroitesse de l’accord entre les valeurs mesurées obtenues par des analyses répétées du même spécimen ou de spécimens similaires avec la même procédure opératoire, dans le même lieu, pendant une période de temps étendue, mais avec d’autres conditions susceptibles de changer. Elle peut s’exprimer à l’aide d’un écart-type ou d’un Coefficient de Variation (CV).

La justesse

La justesse est l’étroitesse de l’accord entre la moyenne d’un nombre infini  de valeurs mesurées répétées et une valeur de référence (VIM, 2012.). la  justesse  est  liée  à  des  erreurs  systématiques  des  méthodes d'analyse et se réfère ainsi à une caractéristique ou une qualité de la procédure analytique et non à un résultat généré par cette procédure.
En effet, la distance entre la valeur moyenne d'une série de mesures M et une valeur de référence (Vr) est appelé biais.

Exactitude

 
L’exactitude  est l’étroitesse de l’accord entre une valeur mesurée et une valeur vraie du mesurande (VIM, 2012.). Elle se réfère à la distance entre un résultat et la vraie valeur de ce résultat. La justesse ne doit pas être confondue avec l’exactitude. L'exactitude peut être déterminée par le calcul statistique suivant :


Appelé critère 10% ou DIFF.
Où C est la valeur du mesurande et M la valeur mesurée
Pour être exacte une méthode doit avoir un critère 10%<10. (Camara, Djohan et coll., 2006)

La précision

La précision permet d'apprécier la dispersion autour de la moyenne, des résultats obtenus après le dosage fractionné d'un échantillon, mettant ainsi en évidence les erreurs fortuites ou aléatoires. La précision est appréciée par le coefficient de variation (CV). Plus le CV est grand, moins le dosage est précis .Pour être précis le dosage doit avoir un CV< 5%. (Camara, Djohan et coll., 2006)

1.2.3 Evaluation externe de la qualité (EEQ)

Le GBEA (GBEA, 2002) précise «Ce contrôle rétrospectif permet une confrontation inter-laboratoires en vue d’améliorer la qualité du travail de l’ensemble des participants».
Le guide ISO/CEI 43 et la nouvelle norme européenne NF EN 14136 : juillet 2004  qui adapte ce guide aux besoins des LABM, assignent aux Programmes d’Evaluation Externe de la Qualité (PEEQ) les objectifs suivants :
-         déterminer la performance des laboratoires et surveiller la continuité de leurs performances ;
-         démontrer la transférabilité des procédures analytiques entre laboratoires ;
-         mettre en évidence les difficultés et déficiences dans leur fonctionnement;
-         assurer  l’éducation  des  fournisseurs  et  utilisateurs quant aux avantages et limites des  différentes méthodes, instruments et automates.
Mise en œuvre, utilisation et exploitation du contrôle de qualité afin d’assurer la validation analytique, la maîtrise métrologique des instruments d’analyses  et la détermination de l’incertitude de mesure. La  norme  NF  EN  14136  distingue  deux  types  de PEEQ, d’une part, celui dans lequel les échantillons d’enquête ont vu leur valeur déterminée par un laboratoire de référence, qui sert à s’assurer de la justesse des diverses méthodes et, d’autre part, celui « dans lequel les mêmes échantillons d’enquête circulent de façon répétée et fréquente pour démontrer la reproductibilité » des méthodes.
La norme précise ensuite les exigences de conception (nature des échantillons, fréquence des PEEQ, traitement  statistique)  et  les  exigences  relatives  à l’organisateur  (compétence,  absence  d’intérêt  commercial,  financier  ou  autre  susceptible  d’influencer l’indépendance de son jugement, existence d’un comité consultatif médical et scientifique indépendant, présence d’un système de management de la qualité), puis aborde l’évaluation des procédures analytiques, l’utilisation des résultats pour identifier d’éventuelles déficiences,  l’archivage  des  documents  et  la confidentialité.
Ces EEQ apportent des éléments précieux à la maîtrise métrologique des automates, des instruments d’analyses,  des  trousses de réactifs  dans  leur  choix  et leur suivi afin de s’assurer que les performances du laboratoire sont et demeurent acceptables par rapport à l’état de l’art.




































 














2.1     Cadre

2.1.1 Cadre institutionnelle

La Faculté des sciences et techniques de DASSA (FAST-DASSA) constitue notre cadre institutionnel. Elle comporte plusieurs filières dont la filière des Analyses Biomédicales (ABM), notre filière d’origine. Cette filière forme en trois ans, des techniciens supérieurs en analyses biomédicales.

2.1.2 Cadre d’étude

Nous avons effectué notre stage à l’Hôpital d’Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou (HIA-CHU)

2.1.2.1 Localisation géographique

L’HIA de Cotonou est situé dans l’espace du Camp Guézo en face de l’ex ambassade des Etats uni près du Bénin.

2.1.2.2  Présentation de l’HIA-CHU Cotonou

L’Hôpital d’Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou fait  partie intégrante de l’espace Hospitalo-universitaire du Bénin. Dès lors, le Centre accomplit désormais trois missions essentielles que sont : la mission des soins ; la mission des formations et la mission de recherche. L’actuel médecin Chef est le colonel ATADOKPEDE Félix.
Les Services Disponibles Dans Le Centre Hospitalier Sont : la Médecine, l’Urgence, la  Chirurgie Viscérale, la Cardiologie, l’ophtalmologie, la Réanimation, la Pédiatrie, la Maternité, la Neurochirurgie, la Traumatologie, la Radiologie, la Kinésithérapie , la Gastro-entérologie, l’Odontostomatologie et Le Laboratoire D’analyses Biomédicales dirigé par le Dr Alban ZOHOUN où nous avons effectué notre stage.

2.1.2.3 Organisation et fonctionnement du laboratoire

Le personnel du laboratoire de l’HIA-CHU Cotonou un (01) médecin spécialiste en Biologie médicale neuf (9) ingénieurs bio-technologistes, treize (13) techniciens B, six (6) aides-soignants quatre (4) secrétaires. Le service d’un chef, d’une surveillante et son adjointe et d’un major. Chaque section de laboratoire dispose d’un responsable de paillasse qui est chargé de gérer le personnel et veiller à la bonne exécution de l’ensemble des prestations de la section.
Au laboratoire de l’HIA-CHU de Cotonou la permanence est assurée du lundi au vendredi, de 8 heures à la délibération des résultats et la garde de 10 heures au lendemain à 10 heures. Il en est de même pour les week-ends et les jours fériés.  Les prélèvements se font tous les jours ouvrables de 8 heures à 10 heures et les analyses des échantillons commencent à partir de 10 heures. Les résultats sont imprimés et signés par le chef service après un contrôle minutieux. Ils sont en suite emballés dans des enveloppes sous plis fermé portant les contactes du laboratoire et sont  disponibles à partir de 17 heures à l’accueil de l’hôpital. Pour les jours fériés et la garde, les examens d’urgence sont effectues.

2.1.2.4  Laboratoire d’analyses biomédicales : locaux, aménagement

Il est composé de quatre sections à savoir : l’Hématologie/Parasitologie/ microbiologie, la Sérologie/Hormonologie, la Biologie moléculaire, et Biochimie qui a accueilli notre étude.
Toutes ces sections occupent chacune une salle. Le laboratoire ne dispose pas encore des sections de parasitologie et de microbiologie dignes du nom. Les examens de parasitologie et de microbiologie sont effectués en hématologie sur des paillasses spécialement dédié à cet effet. C’est ainsi que la GE/DP pour le diagnostic du paludisme, l’AKOP et  l’ECBU se font dans la section d’hématologie. Le laboratoire dispose d’une salle de prélèvement sanguin.
Les différentes analyses réalisées au niveau de chaque section sont :
En hématologie, les échantillons sont bien homogénéisés avec un homogénéisateur avant de les passer à l’automate MINDRAY qui permet d’obtenir les résultats d’un hémogramme complet.
D’autres examens hématologiques tels que la vitesse de sédimentation (vs) sont réalisés dans cette section.
En biochimie, les différents examens réalisés au niveau de cette section sont : la glycémie , l’urée,  l’acide urique,  la magnésémie,  la calcémie , le cholestérol total,  le cholestérol HDL ,  l’amylase,  gamma GT,  la protidémie,  la bilirubine, les triglycérides, l’hémoglobinémie ,  la créatinémie, l’ionogramme sanguin et les transaminases.

2.1.2.5  Système de qualité au laboratoire de l’HIA-CHU Cotonou

Le service de laboratoire de l’Hôpital d’Instruction Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou (HIA-CHU-COT) propose des examens de biologie médicale (Biochimie, Hématologie, Immuno-Hématologie, Microbiologie et Biologie Moléculaire) à sa clientèle.
Depuis janvier 2015, le service de laboratoire est engagé dans une démarche qualité avec l’appui de la Direction du Service de Santé des Armées, de la chefferie de l’Hôpital d’ Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou, du Département de la Défense des Etats-Unis d’Amérique à travers le programme de prévention du VIH SIDA (DHAPP) et l’accompagnement du Global Scientifique Solution for Health (GSS Health).
Afin de poursuivre sa démarche d’amélioration continue, le service de laboratoire développe son système selon le processus Stepwise Improvement Process Toward Accreditation (SLIPTA) de l’organisation mondiale de la santé (OMS) afin de répondre aux exigences de la norme ISO 15 189.
L’engagement du laboratoire dans sa démarche qualité est défini et suivi par les objectifs suivants :
-         Produire des examens de routine, fiables, dans les délais requis par les prescripteurs
-         Maintenir un niveau de satisfaction des clients et des prescripteurs.
-         Optimiser la maitrise des processus du laboratoire en réalisant des audits internes annuels
-         Développer la compétence des équipes à travers un programme de formation en interne
-         Développer et contractualiser les liens du laboratoire avec les services supports.
L’ambition du service de laboratoire est d’offrir aux prescripteurs et aux clients des examens de qualité, tout en contribuant à l’équilibre économique proposé par la chefferie de l’hôpital. Un manuel de qualité regroupe l’organisation du système de management de la qualité du service.
Pour ce faire :
-         La Direction du Service de Santé des Armées et la Chefferie de l’Hôpital d’Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou mettent en œuvre les moyens nécessaires à la mise en place du système et son bon fonctionnement.
-         Le chef de service de laboratoire détient la responsabilité de conception, mise en œuvre et amélioration du système de management de la qualité.
-         Une cellule qualité a été créée et un responsable qualité est nommé pour superviser le système qualité.
-         Une organisation processus est définie, leur performance est évaluée et la révision des objectifs sont effectué une fois par an.
-         Le laboratoire dispose d’un système de gestion des non conformités et réclamations, suivie en continu et évalué chaque année lors d’une revue de direction.

2.2     Matériel

 2.2.1 Sérum contrôle

Un lot de sérum de contrôle commercial ELITROL I titré (Elitech Clinical Systems SAS, zone industrielle, France)

1.2.2    Réactifs

·        Dosage du magnésium

Le réactif utilisé est Magnésium calmagite (Elitech Clinical Systems SAS, zone industrielle, France)
Réactif 1 Tampon (Amino-Méthyl propanol 1 mmol/l EGTA 0,20 mmol/l)
Réactif 2 (Calmagite 0,30 mmol/l)
-         Principe
Le magnésium forme un complexe coloré avec la calmagite en milieu alcalin. La présence d’EGTA rend la réaction spécifique. L’intensité de la coloration produite est proportionnelle à la concentration en magnésium.

Mode opératoire
Mélanger 1 volume de réactif R1 avec 1 volume de réactif R2.
Tableau I : Mode opératoire du dosage du Magnésium

Blanc
Standard
Echantillon
Standard
-
10 μl
-
Echantillon
-
-
10 μl
Réactif de travail
1 ml
1 ml
1 ml
Mélanger et lire les Densités optiques.

·        Dosage des triglycérides.

-         Triglycéride mono SL New (Elitech Clinical Systems SAS, zone industrielle, France) Réactifs
R1= TAMPON (PIPES 100, Chlorure de magnésium, Chloro-4-phénol )
R2= ENZYMES (Lipase Péroxydase (POD) Glycérol 3 phosphate oxydase (GPO) Glycérol Kinase (GK),    4-Amino-antipyrine (PAP), Adénosine triphosphate Na (ATP) )
-         Principe  
Lipase
Méthode de Fossati et Prencipe couplée à une réaction de Trinder. Le schéma réactionnel est le suivant :
GK
Triglycendes                         Glycerol + acides gras libres
GPO
Glycérol + ATP                    Glycérol 3 Phosphate + ADP
POD
Glycérol 3 Phosphate + O2                         DihydroxyacétonePhosphate + H2O2
H202 + 4-Chlorophénol + PAP                          Quinonéimine (rose) + H2O
L’absorbance du complexe coloré (quinonéimine), proportionnelle à la concentration en triglycérides dans le spécimen, est mesurée à  500 nm.
-         Mode opératoire
Tableau II : Mode opératoire du dosage des triglycérides

Blanc
Etalon
Dosage
Réactif
1 mL
1 mL
1 mL
Eau déminéralisée
10 μL


Etalon

10 μL

Spécimen


10 μL
Mélanger et laisser reposer 10 minutes à température ambiante ou 5 minutes à 37°C. Lire les absorbances à 500 nm (480-520) contre le blanc réactif. La coloration est stable une heure.

·        Dosage de la transaminase glutamo-pyruvique


GPT-ALAT  Elitech Méthode cinétique (IFCC) sans phosphate de pyridoxal (Elitech Clinical Systems SAS, zone industrielle, France)
Réactif 1 Tampon Tris PH 7.5 à 30°C , SolutionTampon Alanine
Réactif 2 NADH, Substrat LDH, Oxoglutarate

-         Principe
GPT
Détermination cinétique de l’activité Alanine amino-transférase. La réaction est initiée par addition de l’échantillon du patient au réactif. Le schéma réactionnel est le suivant:
2-oxoglutarate + L-Alanine             Glutamate +Pyruvate
LDH
 
Pyruvate + NADH + H+                Lactate + NAD+
Le taux de diminution de la concentration en NADH est directement proportionnel à l’activité alanine transférase dans l’échantillon.
TGP: Transaminase Glutamo pyruvique
LDH: Lactate Déshydrogénase
-         Mode opératoire
Solution de travail 1 ml (Préincuber à 37 °C) + Echantillon 100 ul
Mélanger et incuber 1 minute. Mesurer la diminution de la densité optique par minute pendant 1 à 3 minutes.

 

2.2.3  Autres équipements

- un automate multiparamétrique de marque SELECTRA PROM Eli Tech, Clinical Systems des calibrateurs (ELICAL)
-  un spectrophotomètre à absorption moléculaire de marque SECOMA Basic
- un congélateur pour la congélation des échantillons de control et un réfrigérateur pour la conservation des réactifs de travail.
- les matériels et consommables couramment utilisé en Biochimie (micropipette réglable, des cônes, de l’eau distillée, des  aliquotes, des tubes à hémolyse, des portoirs, des poubelles, de compresses propres Etc.)

2.3     Méthodes

La reconstitution des spécimens de contrôle a été faite selon les recommandations du fournisseur. Puis a été congelé à - 20°C. Une aliquote du sérum de control après décongélation, a été introduites, après la calibration et avant  chaque séries journalières d'analyse pendant trente jours.

Pendant une première journée l’échantillon de control a été dosé dix fois pour chacun des paramètres afin d’évaluer la répétabilité du système automate-réactif-méthode. Le coefficient de variation et l’exactitude ont été en suite calculés à partir de ces résultats.

Les valeurs journalières des échantillons de contrôles sont portées sur un graphique de Levey-Jennings informatisé obtenu grâce à la moyenne (M) et à l'écart-type (ET)  calculés à partir des valeurs moyennes obtenues. Cette carte de contrôle permet donc d'apprécier la précision journalière avec une zone d'alerte en cas de défaillance consécutive à une détérioration des-réactifs ou de l'appareil de dosage.
Puis ces résultats ont été analysés selon les règles de Westgard qui permettent de déterminer le risque minimum. Chaque fois que le système  a été hors contrôle ou qu’une défaillance est constatée, les erreurs en cause sont recherchées et les mesures correctives sont apportées.   Toutes les erreurs ont donc été identifiées et corrigé avant de démarrer les séries d’analyse. Ceci nous a permis de concevoir deux diagrammes de Levy-Jenning pours les analytes qui ont présenté des erreurs de mesures. Toutes séries ayants des erreurs persistantes est invalidée.






 






TROISIEME PARTIE :
RESULTATS ET COMMENTAIRES
 



















3.1 Résultats

3.1.1 Résultats du control du Magnésium (dosage colorimétrique)

Répétabilité

Tableau III : Répétabilité du dosage du magnésium
Moyenne
Ecart type
Critère de fiabilité
Résultats


     20mg/l


1,33
Coefficient de variation (CV)

6,65%

Exactitude

          2,5%
Le magnésium a été dosé dix fois sur  l’échantillon de control afin d’évaluer la répétabilité du système automate-réactif-méthode. Le coefficient de variation et l’exactitude ont été en suite calculés à partir de ces résultats. Les données ont été traitées avec  le logiciel Microsoft office Excel 2013.

Le tableau III nous présente les résultats issues de la répétabilité du magnésium le coefficient de variation (CV) obtenu pour la répétabilité est  6,65%, l’exactitude de 2,5  et  la moyenne est 20mg/l.

Reproductibilité

Figure 1 : courbe de Levey-Jennings montrant les valeurs des contrôles journaliers du magnésium  avant correction.                          
Figure 2 : courbe de Levey-Jennings montrant les valeurs des contrôles journaliers du magnésium  après correction.    
Les valeurs du magnésium dosées sur l’échantillon de contrôles sont portées sur un graphique de Levey-Jennings informatisé obtenu grâce à la moyenne (M) et à l'écart-type (ET)  calculés à partir des valeurs moyennes obtenues (les données ont été traitées avec le logiciel Microsoft office Excel 2013).

         Au niveau de la figure 1, les valeurs de contrôle sont dans la zone M ± 2ET sauf ceux des jours J12 et J15 qui se retrouve dans l’intervalle M+2ET et ceux des jours J11, J19, et J26 qui sont au delà de M±3ET. Apres les mesures correctives nous obtenons la figure 2 où les valeurs de contrôle des jours J12 et J15 ont été corrigées. Les valeurs jours J11, J19 et J26 étant toujours hors contrôle, ces séries sont considérées comme rejetées (tableau IV).
          
Figure 3 : Diagramme de répartition gaussienne du magnésium

Le diagramme de Gauss de la figure 3 résume les résultats de la reproductibilité. Nous avons donc  76% des valeurs comprises dans M ± 1ET, 14% dans M ±2ET et 10% de rejet
Tableau IV : Validation et rejet des séries journalières suivant les règles de
                    Westgard


Séries validées



Séries rejetées

Avant  correction

Après correction


83,33% (25/30)

90% (27/30)

10% (3/30) pour défaut d'exactitude
 (j11, j19 et j26)


3-1-2 Résultats du control des Triglycérides (méthode enzymatique en point final)

Répétabilité

Tableau V : Répétabilité du dosage des Triglycérides
Moyenne
Ecart type
Critère de fiabilité
Résultats


1,10mg/l


0,06
Coefficient de variation (CV)
5,45%
Exactitude
3,5%

L’échantillon de control a été dosé dix fois au cours d’une journée afin d’évaluer la répétabilité du système automate-réactif-méthode. Le coefficient de variation et l’exactitude ont été en suite calculés à partir de ces résultats. Les données ont été traitées avec le logiciel Microsoft office Excel 2013.
Le tableau V nous présente les résultats issus de la répétabilité des triglycérides. Le coefficient de variation (CV) obtenu pour la répétabilité est  5.45%, l’exactitude de 3,5  et  la moyenne est 1.10g/l.


Reproductibilité


Figure 4: courbe de Levey-Jennings montrant les valeurs des contrôles journaliers des Triglycérides avant la correction.    

Figure 5: courbe de Levey-Jennings montrant les valeurs des contrôles journaliers des Triglycérides après la correction des erreurs.

Les valeurs journalières des échantillons de contrôles sont portées sur un graphique de Levey-Jennings informatisé obtenu grâce à la moyenne (M) et à l'écart-type (ET)  calculés à partir des valeurs moyennes obtenues. Les données ont été traitées avec à Microsoft office Excel 2013.

         Au niveau de la figure 4, les valeurs de contrôle sont dans la zone M ± 2ET. Mais du jour J5 au jour J12 toutes les valeurs sont d’un coté de la moyenne. Ces résultats violent donc la règle x8 de Westgard. Apres les mesures correctives nous obtenons la figure 5 où les valeurs de contrôle des jours J5 à J15 ont été corrigées.
        
Figure 6 : Diagramme de répartition gaussienne des Triglycérides.

         Le diagramme de Gauss de la figure 6 résume les résultats de la reproductibilité du dosage des triglycérides. Nous avons donc  73% des valeurs comprises dans M ± 1ET, 23% dans M ± 2ET et 4% comprise dans la plage dans M ± 3ET


Tableau VI : Validation et rejet des séries journalières suivant les règles de
                      Westgard


Séries validées



         Séries rejetées

Avant  correction

Après correction


96,66% (29/30)  

96,66% (29/30)

3,33% (1/30)




3-1-1-3- 3.1.1 Résultats du control de la Transaminase glutamo-pyruvique (méthode  enzymatique cinétique)

Répétabilité

Tableau VII : répétabilité du dosage de la Transaminase glutamo-pyruvique
Moyenne
Ecart type
Critère de fiabilité
Résultats

55,90mg/l

1,51
Coefficient de variation (CV)
2,70%
Exactitude
1.53%
         L’échantillon de control a été dosé dix fois dans une même journée afin d’évaluer la répétabilité du système automate-réactif-méthode. Le coefficient de variation et l’exactitude ont été en suite calculés à partir de ces résultats. Les données ont été traitées avec à Microsoft office Excel 2013
Le tableau VII nous présente les résultats issues de la répétabilité de la TGP. Le coefficient de variation (CV) obtenu pour la répétabilité est  2.70%, l’exactitude de 1,5  et  la moyenne est 55,96 UI/l.

Reproductibilité

Figure 7 : Courbe de Levey- Jennings montrant les valeurs des contrôles journaliers des du dosage de la TGP
La zone en bleu signal qu’au moins dix (12) résultats de contrôle sont du même coté de la moyenne.

Les valeurs journalières des échantillons de contrôles sont portées sur un graphique de Levey-Jennings informatisé obtenu grâce à la moyenne (M) et à l'écart-type (ET)  calculés à partir des valeurs moyennes obtenues. Les données ont été traitées avec à Microsoft office Excel 2013

Sur la figure 7, les valeurs de contrôle sont dans la zone M ± 2ET. Mais du jour J5 au jour J16 toutes les valeurs sont d’un coté de la moyenne. Ces résultats violent donc la règle x12 de Westgard

Figure 8 : Diagramme de répartition gaussienne de la TGP.
        
Le diagramme de Gauss de la figure 8 résume les résultats de la reproductibilité. Nous avons donc  57% des valeurs comprises dans M ± 1ET et 43% dans M±2ET.
Tableau VIII : Validation et rejet des séries journalières suivant les
                      règles de Westgard

Séries validées




Séries rejetées

Avant  correction


Aprgès correction


100% (30/30)

Absence d’erreurs perceptibles
(aucune correction)

0% (0/30)
Aucune série rejetée.


3.2 Discussion

L’objectif fondamental de cette étude est d’évaluer le système de contrôle interne de qualité du laboratoire de biochimie de l’Hôpital d’Instruction des Armées, Centre Hospitalier Universitaire (HIA-CHU) de Cotonou. Nous avons choisi de couvrir l’ensemble des méthodes classiques de dosage en biochimie. Il s’agit de la méthode colorimétrique, la méthode enzymatique en point final et la méthode enzymatique cinétique  utilisée respectivement pour le dosage du magnésium, des triglycérides et la TGP. Pour ce faire, les résultats du contrôle effectué chaque jour avant le dosage des échantillons du jour sont relevés pour chacun des trois paramètres. Les valeurs sont celles obtenues au premier essai de contrôle sans tenir des mesures correctives. Dans chaque cas, le traitement des données est repris après les mesures correctives entreprises par le technicien. Les résultats issus de cette étude et les commentaires qu’ils suscitent sont faits en en tenant compte  des corrections réalisées en cas de nécessité.
Le GBEA impose aux laboratoires de biologie médicale la mise en place d’un système de contrôles de qualité interne (CQI) et externe(CQE). Depuis janvier 2015, dans la vision de rendre fiable ses résultats le laboratoire de l’Hôpital d’Instruction des Armées, Centre Hospitalier Universitaire (HIA-CHU) de Cotonou a mis en place un système d’assurance qualité pour satisfaire aux exigences du GBEA.
Les coefficients de variation associé au test de répétabilité de la magnésémie (6,65%) et la triglycéridémie (5,45%) sont plus élevés que la norme qui est CV <5% (Camara, Djohan et coll., 2006). Ces résultats suggèrent que le dosage des deux paramètres est peu répétitif. Néanmoins ces méthodes présente une bonne exactitude car la moyenne de la magnésémie et la triglycéridémie est proche de la valeur cible du fournisseur du sérum contrôle ELITROL I (Elitech Clinical Systems SAS, zone industrielle, France). A l’opposée, le test de répétabilité de la TGP a montré que le dosage de ce paramètre est répétitif respecte les critères normatives (CV <5%).
Le test de reproductibilité a été réalisé sur 30 jours consécutifs et les valeurs obtenues ont servi à tracer la courbe de Levey-Jennings. Plus de 95% des valeurs du contrôle enregistrées, pour chacun des trois paramètres, durant les 30 jours sont en deçà des limites du seuil d’avertissement (Moyenne ± 2ET). Seul le dosage du magnésium sanguin a donné trois (03) résultats en dehors de la limite du seuil d’alarme (Moyenne ± 3ET). Ces valeurs ont été systématiquement rejetées et les mesures correctives ont été entreprises avant le passage des échantillons du jour. Chaque fois que le contrôle est au delà du seuil d’alerte ou qu’une règle de Westgard est violée, les mesures correctives ont été apportées. Les valeurs des jours J5 à J12 se retrouvaient du même côté de la moyenne et dans le seuil d’avertissement avant la correction. Il s’agit d’une serreur systématique de type décalage. Une simple reprise du dosage après la recalibration a permis de corriger l’erreur.
 Toutes les valeurs de la TGP sont distribuées en deçà du seuil d’alerte (Moyenne ± 2ET). Néanmoins, les valeurs des jours J5 à J16 se retrouvent du même côté de la moyenne. La règle Rx12 de Westgard est violé (Cooper, 2005). Il s’agit d’une erreur systématique qui n’entraine le rejet systématique des résultats. Les valeurs obtenues ces jours ont été validées. Toutefois, une maintenance de l’automate a été sollicitée et l’état du réactif vérifié.

 






 



         Le contrôle de qualité des paramètres biochimiques au laboratoire de l’Hôpital d’Instruction des Armées de Cotonou a mis en évidence des erreurs systématiques et des erreurs aléatoires. Ces erreurs sont liées entre autre à l’absence de maintenance régulière et la manque de précision au niveau des pipettes de mesures. Le sérum de calibrage peut aussi être à l’origine de ces erreurs ainsi que la conservation des réactifs après leur ouverture. L’amélioration de la qualité de ces résultats repose sur la mise à la disposition des techniciens des informations suffisantes en matière de contrôle qualité. En définitive les  résultats de biochimie délivrés au laboratoire de l’Hôpital d’Instruction des Armées-Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou sont fiables. Néanmoins cette qualité peut être améliorée. Le contrôle de qualité interne ou intra-laboratoire constitue un indicateur d'évaluation permanente de la fiabilité du système analytique; il est indispensable de le réaliser quotidiennement lors des séries journalières.

Suggestions

Au vu des résultats obtenus à l’issu de cette étude, nous pouvons suggérer au service de laboratoire de l’hôpital d’instruction des armées de:
ü faire le nettoyage et la maintenance régulière de l’automate
ü disposer d’un Manuel Qualité (MQ) dans lequel sera présenté toute la démarche qualité telle que appliquée dans le service de laboratoire de l’hôpital d’instruction des armées de Cotonou.
ü Procéder à un contrôle  post analytique afin d’identifier les erreurs qui sont parvenues au cours du dosage des échantillons de patients.
ü Veiller à une amélioration continue de la qualité des analyses biochimiques à travers le suivit et l’interprétation régulière des résultats de contrôle qualité.


Références bibliographiques

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 Assurance qualité des laboratoires d'analyse biomédicale: cas des laboratoires de biochimie de trois centres de santé de la ville d’Ouagadougou (Burkina Faso), mémoire de doctorat en pharmacie (biochimie), Ouagadougou, 2003, 131pages.
2-    Michel Dumontet
Mise en œuvre, utilisation et exploitation du contrôle de qualité afin d’assurer la validation analytique, la maîtrise métrologique des instruments d’analyses  et la détermination de l’incertitude de mesure SPECTRA BIOLOGIE n° 157 • Janvier - Février - Mars 2007
3-    Guide De Bonne Exécution Des Analyses De Biologie Médicale (GBEA).
 Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l'arrêté du 26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des analyses de biologie médicale
4-    A Vassautt, D. Grafrnever J. De Graeve J, R. Cohen, A. Beaudonnet, J. Bienven
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5-    Greg Cooper
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6-    Bowers G.M., Burnett R.W. And Mc Comb R.B.,
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8-    Westgard J.O., Bava N., Ross J.W., Lawson N.S.,
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9-    Westgard J.O, Groth T., Aronsson T., De Verdier C., 
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10-                      Levey S. And Jennings E.R.,
The use of control charts in the clinical laboratories, Am. J. Clin. Pathol., 1950; 20,1059-1966
11-                      Guide ISO/CEI 43
 Essais d’aptitude des laboratoires par inter comparaison, 1997.
12-                      Norme NF EN 14136
Utilisation des programmes d’évaluation externe de la qualité dans l’évaluation de la performance des procédures de diagnostic in vitro, juillet 2004.
13-                      Directive 98/79/CE
 Du parlement européen et du conseil du 27 octobre 1998, relative aux «dispositifs médicaux de diagnostic in vitro» Journal Officiel des Communautés  Européennes 7.12.98, L 331-1 à L 331-37.
14-                      NF X 07-001 - Décembre 1994 : « Vocabulaire International des termes fondamentaux et généraux de Métrologie » (VIM).

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